Colchicine : rupture de stock
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Mémoire immunitaire, fibroblastes ITGA5, immunoception : explorez les dernières découvertes en rhumatologie sur les phénomènes inflammatoires persistants et les nouvelles cibles thérapeutiques qui pourraient en découler.
Une étude récente (Paiola M et al. J Immunother Cancer 2025;13:e01075) met en évidence un lien entre les antécédents d’arthrose et la survenue d’arthrites inflammatoires induites par les inhibiteurs de checkpoints immunitaires (ICI). Les patients présentant une arthrose radiographique, notamment des grosses articulations (épaules, hanches, genoux), sont plus susceptibles de développer des IRAE articulaires. Ce phénomène serait lié à la réactivation de lymphocytes T mémoire résidents, exprimant PD1, dans les tissus articulaires anciennement lésés.
Une autre avancée majeure concerne l’identification de sous-types de fibroblastes dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) (Zheng L. et al. Ann Rheum Dis 2025 ; 84 : 232−252). Les fibroblastes exprimant ITGA5, retrouvés dans les formes actives de polyarthrite rhumatoïde, partagent des caractéristiques avec les fibroblastes tumoraux : prolifération, invasion, résistance thérapeutique.
Trois phénotypes ont été décrits :
Ces profils cellulaires pourraient devenir des cibles thérapeutiques, notamment via le TGF-β, déjà ciblé dans d’autres pathologies comme la fibrose rénale.
Chez les patients en rémission clinique mais présentant des douleurs persistantes, les fibroblastes synoviaux expriment des gènes liés à la neurogenèse (Bai et al., Sci. Transl. Med. 2024;16, eadk3506). Leurs sécrétions induisent la différenciation de cellules nerveuses, suggérant un rôle dans la sensibilisation périphérique. Ce mécanisme pourrait expliquer certaines douleurs chroniques sans inflammation active.
Une troisième forme de mémoire, dite immunoceptive, a été mise en évidence (Kayyal H. Nature Neuroscience 2025; 28, 589–601). Elle relie les signaux sensoriels internes à la mémoire immunitaire via l’insula cérébrale. Des expériences animales montrent qu’un conditionnement sensoriel (ex. : goût de saccharine) peut réactiver une réponse immunitaire, même en l’absence d’antigène. Ce mécanisme pourrait expliquer l’effet nocebo ou les rechutes inflammatoires déclenchées par un simple stress, même en l’absence de stimulus immunologique réel.
Ces découvertes redéfinissent notre compréhension des mécanismes inflammatoires chroniques. Elles soulignent l’importance de la mémoire tissulaire, des fibroblastes et des circuits neuro-immunitaires dans la polyarthrite rhumatoïde et ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblées.