Vaccination contre le SRAS-CoV-2 : résultats du registre EULAR-COVAX

Les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) et de maladies auto-immunes (MAI) systémiques n’ont pas été inclus dans les essais initiaux de tolérance des vaccins contre le SRAS-CoV-2. Cette absence de données a suscité des inquiétudes quant à la sécurité de la vaccination dans cette population.

Vaccination contre le SRAS-CoV-2 : résultats du registre EULAR-COVAX

Le registre EULAR-COVAX

Pour répondre à ces préoccupations, le centre de référence national et européen des MAI systémiques rares de l’hôpital Bicêtre, en collaboration avec l’EULAR (Société européenne de rhumatologie), a mis en place un registre international : le registre EULAR-COVAX.

L’étude a inclus 5 121 participants issus de 30 pays, principalement de France (40 %), d’Italie (16 %) et du Portugal (14 %). Parmi eux, 4 604 étaient atteints de RIC ou de MAI systémique, et 517 constituaient un groupe contrôle souffrant de pathologies rhumatologiques mécaniques. Les diagnostics les plus fréquents comprenaient la polyarthrite rhumatoïde (33 %), les connectivites (18 %), les spondyloarthrites (11 %), le rhumatisme psoriasique (10 %) et les vascularites (12 %).

La majorité des patients ont reçu le vaccin Pfizer/BioNTech (70 %), suivis par AstraZeneca/Oxford (17 %) et Moderna (8 %).

Résultats sur la tolérance vaccinale

Des poussées de RIC ou de MAI ont été signalées dans 4,4 % des cas, dont seulement 1,5 % ont nécessité une modification du traitement. Les poussées sévères étaient rares (0,6 %) et leur lien avec la vaccination n’a pas pu être établi.
Des effets indésirables bénins ont été rapportés chez 37 % des patients atteints de RIC ou de MAI, contre 40 % dans le groupe contrôle, soit une fréquence similaire à celle observée dans la population générale. Les effets indésirables sévères étaient également rares (0,4 % chez les patients RIC/MAI contre 1,1 % chez les contrôles), et très diversifiés.

 

Les taux d’effets indésirables graves observés dans cette étude (0,4 % à 0,6 %) sont comparables à ceux rapportés dans les essais cliniques des vaccins à ARN dans la population générale, ce qui suggère que ces effets ne sont probablement pas liés à la vaccination.

Conclusion

Le profil de sécurité des vaccins contre le SRAS-CoV-2 chez les patients atteints de RIC ou de MAI systémique est très rassurant. Il est comparable à celui observé chez les patients atteints de pathologies rhumatologiques mécaniques et dans la population générale. Le risque de poussée sévère reste très faible et sans lien établi avec la vaccination.
Ces résultats devraient renforcer la confiance des patients et des professionnels de santé dans la sécurité des vaccins COVID-19 pour cette population spécifique.

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